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Elise Vigné: L’humoriste Djimo visé par une information judiciaire pour viol

Elise Vigné, ancienne régisseuse du Paname Art Café, est au cœur d’une controverse judiciaire qui secoue le monde du stand-up français. Elle accuse les humoristes Djimo et Lenny M’Bunga d’avoir commis un viol en 2015, après une soirée alcoolisée chez elle. Une information judiciaire a été ouverte début 2024 pour examiner les allégations, plongeant la communauté dans une vive polémique et attirant l’attention sur le mouvement MeTooStandUp. Les accusés, placés sous le statut de témoin assisté, contestent fermement les faits.

I. Qui est Élise Vigné ?

Élise Vigné est une comédienne de doublage française, qui a également travaillé en tant que régisseuse au Paname Art Café, un lieu connu dans la scène du stand-up à Paris. Fondé par Karim Kachour, ce café offre une plateforme pour les humoristes émergents et établis. En plus de ses compétences en doublage, Élise Vigné a joué un rôle clé dans l’organisation et la gestion des événements du café, contribuant ainsi au bon déroulement des spectacles et à l’accueil des artistes. Sa carrière dans le milieu artistique est marquée par son engagement dans le monde du théâtre et de la comédie, mais elle a été récemment projetée sous les feux des projecteurs pour des raisons plus sombres, suite à ses accusations contre deux membres de la troupe du Paname, Djimo et Lenny M’Bunga, pour des faits présumés de viol remontant à 2015. Ces allégations ont suscité une attention médiatique considérable, s’inscrivant dans le sillage du mouvement MeToo qui vise à dénoncer et combattre le harcèlement sexuel et les agressions sexuelles, spécialement dans les milieux professionnels.

Élise Vigné
Élise Vigné

II. Détails de l’Incident Allégué

A. Relater les événements de la soirée incriminée en 2015

La soirée en question a eu lieu en 2015, chez Élise Vigné, régisseuse au Paname Art Café. Elle avait invité plusieurs humoristes, dont Djimo et Lenny M’Bunga, pour une soirée détendue. Selon la plainte d’Élise Vigné, après une soirée où l’alcool était présent, elle a consenti à un rapport sexuel avec Lenny M’Bunga. Toutefois, la situation a pris une tournure inattendue et traumatisante pour elle. Élise allègue qu’après leur rapport, alors qu’elle commençait à s’endormir sur le ventre, Djimo est entré dans la chambre et a procédé à la pénétrer sans son consentement. Cet acte, décrit comme un viol dans la plainte, a été le point culminant d’une soirée qui a gravement dégénéré.

Djimo au Bataclan en décembre 2023
Djimo au Bataclan en décembre 2023

B. La version des faits donnée par les accusés

La réponse de Djimo et de Lenny M’Bunga à ces accusations est radicalement différente. Les avocats de Djimo ont déclaré que leur client nie catégoriquement les faits et exprime son intention de collaborer avec les autorités pour éclaircir la situation. Quant à Lenny M’Bunga, son avocat a mis en avant une défense particulière concernant un sketch réalisé par l’humoriste. La défense conteste les allégations selon lesquelles ce sketch serait une préfiguration ou une référence au viol allégué. L’avocat de M’Bunga a souligné que ce sketch, réalisé bien avant l’incident, n’a aucun lien avec les événements de la soirée en question et rejette toute implication que son contenu puisse être interprété comme tel. Cette défense cherche à démontrer l’absence de préméditation ou de malveillance dans les actions de M’Bunga.

III. Réponses Légales et Statuts Judiciaires

A. Le statut de témoin assisté

En droit français, être placé sous le statut de témoin assisté est une position intermédiaire entre le simple témoin et l’accusé mis en examen. Ce statut est souvent utilisé pour les personnes à l’égard desquelles il existe des indices rendant vraisemblable qu’elles pourraient être impliquées dans la commission d’un délit ou d’un crime, mais ces indices ne sont pas suffisamment forts pour justifier une mise en examen. Le témoin assisté bénéficie de certains droits de la défense : il peut être assisté par un avocat, être présent lors de certains actes de l’enquête, comme les confrontations, et a le droit d’accéder au dossier de l’enquête. Ce statut permet ainsi de protéger les droits de l’individu tout en permettant aux enquêteurs de continuer à examiner son implication potentielle sans préjuger de sa culpabilité.

B. Ouverture de l’information judiciaire en 2024

L’ouverture de l’information judiciaire début 2024 signifie que le juge d’instruction est désormais en charge du dossier, marquant une phase plus approfondie de l’enquête. Une information judiciaire est ouverte lorsque les éléments initiaux du dossier, souvent recueillis lors de l’enquête préliminaire par la police, suggèrent la nécessité d’une investigation plus détaillée, qui peut impliquer des perquisitions, des saisies, des écoutes téléphoniques ou d’autres mesures d’instruction qui requièrent l’autorisation d’un juge. Cette étape est cruciale car elle vise à établir un faisceau de preuves suffisamment robuste pour décider si l’affaire doit être portée en jugement. Le juge d’instruction va donc mener des investigations exhaustives, interroger les témoins, les victimes présumées et les suspects sous le statut de témoins assistés ou mis en examen, afin de déterminer la réalité et l’ampleur des faits reprochés. Cela implique une période d’incertitude prolongée pour toutes les parties impliquées, pendant que la justice s’efforce de faire la lumière sur l’affaire.

IV. Réactions et Défenses des Accusés

A. Réactions et déclarations des avocats de Djimo et de Lenny M’Bunga

Les avocats de Djimo et Lenny M’Bunga ont fermement contesté les allégations portées contre leurs clients. Pour Djimo, son conseil juridique a souligné qu’il nie catégoriquement les faits qui lui sont reprochés et exprime son intention de collaborer pleinement avec les autorités judiciaires pour éclaircir la situation. L’avocat a également insisté sur le fait que Djimo est déterminé à prouver son innocence et à démontrer qu’il n’a pas participé aux actes qui lui sont reprochés.

De son côté, Lenny M’Bunga, également soutenu par son avocat, conteste les accusations de complicité de viol. Son avocat a spécifiquement adressé des préoccupations concernant l’association faite entre un sketch réalisé par M’Bunga et les faits allégués. L’avocat a clarifié que le contenu du sketch, bien que réalisé des années auparavant, ne faisait aucune allusion ni préfiguration des événements de cette soirée, réfutant toute interprétation qui pourrait le lier aux accusations.

B. Témoignages de tierces parties

Akim Omiri, un autre comédien de la scène stand-up, a également été mentionné dans le cadre de cette affaire. Selon des informations rapportées, Omiri aurait été confié par Elise Vigné peu après les faits présumés. Lenny M’Bunga, dans une tentative de défense, a évoqué qu’Omiri pourrait corroborer le contexte dans lequel le sketch a été écrit et interprété, suggérant que les références faites dans ce dernier étaient purement comiques et non des indications préalables d’un comportement répréhensible.

Ces déclarations et ces témoignages de tierces parties jouent un rôle crucial dans la défense des accusés, cherchant à semer le doute sur la véracité des allégations et à souligner l’absence de preuves concrètes liant les actions des accusés aux faits reprochés. La complexité des interprétations des preuves, notamment les performances artistiques mentionnées, ajoute une couche supplémentaire de difficulté dans l’évaluation des intentions et des actions des individus impliqués.

V. Impact et Conséquences dans la Communauté

A. Impact sur la communauté du stand-up et le mouvement MeTooStandUp en France

L’affaire impliquant Djimo et Lenny M’Bunga a eu un impact significatif sur la communauté du stand-up en France, en particulier dans le contexte du mouvement MeTooStandUp. Ce mouvement, qui s’inscrit dans la lignée plus large de MeToo, vise à dénoncer les abus sexuels et les comportements inappropriés dans l’industrie du divertissement, y compris dans le milieu du stand-up. L’émergence de cette affaire a provoqué une prise de conscience accrue et a encouragé d’autres victimes potentielles à venir de l’avant avec leurs propres témoignages, contribuant ainsi à un climat de plus grande vigilance et de responsabilité.

La révélation des accusations a également entraîné une introspection au sein de la communauté du stand-up, poussant les clubs, les organisateurs d’événements et les autres acteurs du milieu à reconsidérer leurs politiques et leurs pratiques en matière de sécurité et de comportement éthique. De nombreux espaces de performance ont commencé à mettre en place des mécanismes plus stricts pour la prévention du harcèlement et pour assurer un environnement sécurisé pour tous les participants.

B. Retombées pour les carrières des individus impliqués et changements dans les pratiques

Les retombées de cette affaire sur les carrières de Djimo et Lenny M’Bunga pourraient être considérables, indépendamment de l’issue de l’enquête judiciaire. La nature des accusations et la médiatisation de l’affaire peuvent entraîner une diminution des opportunités professionnelles, affectant potentiellement leur présence dans des festivals, leurs contrats avec des diffuseurs et leur popularité auprès du public. La prudence des sponsors et des partenaires commerciaux peut également jouer un rôle, ces derniers étant souvent réticents à associer leur image à des figures entachées de controverses.

En ce qui concerne les changements dans les pratiques au sein des communautés artistiques, cette affaire pourrait catalyser des réformes significatives dans la manière dont les artistes sont gérés et dans les protocoles de sécurité événementielle. Il pourrait y avoir un mouvement vers une transparence accrue et une responsabilisation renforcée, avec des initiatives telles que des formations obligatoires sur le harcèlement et des lignes directrices plus strictes pour le comportement en coulisses et en public.

En conclusion, l’affaire met en lumière les défis continus auxquels fait face le monde du stand-up en matière de comportement éthique et respectueux, tout en soulignant la nécessité d’un engagement soutenu pour changer la culture et garantir que les espaces de performance soient sûrs et accueillants pour tous.

VI. Conclusion

L’affaire impliquant Djimo et Lenny M’Bunga, marquée par les accusations d’Élise Vigné, souligne des défis significatifs au sein de la communauté du stand-up français, en particulier sous l’angle du mouvement MeTooStandUp. Cette situation met en lumière les conséquences personnelles et professionnelles pour les personnes impliquées et incite à une réflexion sur les pratiques dans les milieux artistiques.

L’issue de cette affaire pourrait influencer durablement les normes comportementales et les mesures de sécurité dans les espaces créatifs, soulignant l’importance d’un environnement sûr et respectueux. Alors que l’enquête se poursuit, elle rappelle l’importance de l’éthique et de la vigilance contre le harcèlement, indiquant que chaque crise est aussi une chance de progresser vers un milieu plus équitable et professionnel.

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